mercredi 29 juin 2011

Les orphelins de Huang-Shi (Jonathan Rhys-Meyer, Michelle Yeoh, de Roger Spottiswoode, 2008)




Le héros est naïf. Comme le Prisonnier, il est déplaisant, mais sans le charisme cynique du numéro 6. En plus, il est incompétent. La fille, elle, est différente : c'est une éternelle insatisfaite. Elle sait ce qu'elle veut et elle l'évite de toutes ses forces. Elle passe sa vie à fuir avec une volonté implacable. En revanche, tous deux ont un point commun : ils tirent des tronches d'enfer ; en cela, ils sont modernes, voire vingt et unième siècle...
Quelques belles images sont ruinées par un montage mal fichu. Certaines transitions sonores commencent tellement tôt que cela rend le tout totalement incompréhensible. C'est sûrement de l'art.
Quant au scénario, il est si scolaire qu'il devient horripilant.
Heureusement qu'ils mentionnent Nankim (prononcez : n'angine, comme si vous aviez mal à la gorge). Cela me fait penser à Sky Captain (que j'adore).
Bilan : un potentiel fou gâché par un scénario scolaire totalement prévisible et par une technique non maitrisée.
Revoir : non.

mardi 28 juin 2011

Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu (Antonio banderas, Naomi Watts, de Woody Allen, 2010)



La maîtrise technique, esthétique et musicale est au rendez-vous. Le montage du début est enthousiasmant car dynamique et fluide. Le sujet, en revanche et à mon avis, n'a rien de passionnant : il s'agit des errances d'antihéros, des doutes de gens sans énergie, sans force de caractère et manipulables.
Les seules fois où j'ai apprécié dans une œuvre les héros faibles et manipulés, c'était chez Boileau-Narcejac. Le suspense qui en résultait était phénoménal. Maléfices le démontrait magistralement.
Ici, vous avez des gens qui refusent de vieillir, d'autres qui refusent de s'engager, et l'ensemble des bipèdes court dans tous les sens comme des poussières dansent au rythme d'un mouvement brownien.
Je ne vois pas en quoi le récit d'une bande de faibles peut donner une épopée ou, à défaut, une histoire prenante.
Même le vol de l'œuvre d'art est pitoyable, pâle reflet du crime de Match Point.
Question polémique : Match Point était-il une errance heureuse dans l'oeuvre de Woody Allen ?
Revoir : non.

lundi 27 juin 2011

Trois heures pour tuer (Dana Andrews, Donna Reed, d'Alfred Werker, 1954)



J'aime le Technicolor flamboyant, les décors propres et la ville déjà bien civilisée. J'aime le héros, un peu antihéros dans le style de Patrick McGowan dans le Prisonnier. J'aime la brune au fusil et la blonde aux grands yeux las. Et j'ai adoré le reflet dans la porte du barbier.
Revoir : oui.

dimanche 26 juin 2011

Intrusions (Natacha Régnier, Denis Podalydes, de Emmanuel Bourdieu, 2009)




Jacques Weber est formidable. Avec ses cheveux gris et son port hiératique, sa présence est imposante, voire inquiétante.
Le réalisateur a voulu rendre une ambiance feutrée, à la fois riche et malsaine. C'est classique dans ces films sur les mondes du pouvoir. Mais, tout amère que Natacha soit, elle n'a pas le charme vénéneux de Gene Tierney. Et même si l'on retrouve des concepts de Péché Mortel (Leave her to heaven), le résultat reste bien inoffensif. Miss Régnier traîne sans fin sa grimace dans tous les plans, au milieu d'une galerie de ratés franco-français.
Revoir : surtout pas, même par erreur !

samedi 25 juin 2011

Timecrimes (Karra Elejalde, Candela Fernández, de Nacho Vigalondo, 2007)




Couleurs « crades and dirty », peut-être réalistes, mais à mille lieues d'une esthétique classique de bon film d'horreur. La surprise vient de la version originale : c'est en espagnol ! Le titre m'avait induit en erreur : Timecrime en bon français, Los Cronocrímenes en version originale. Cela faisait longtemps – depuis El Aura, film argentin – que je n'avais pas vu un film dans cet idiome.
Passées les considérations purement esthétiques, je dois avouer que le scénario tient la route. Il reste prenant, voire s'avère surprenant et ce, jusqu'à la fin. Et la morale est très vingt et unième siècle : quoi que vous fassiez, quelle que soit l'énergie que vous y consacriez, la situation empirera.
À découvrir, plus pour le contenu que pour le contenant.
Revoir : non.

jeudi 23 juin 2011

Southland Tales (Dwayne Johnson, Sarah Michelle Gellar, de Richard Kelly, 2006)




Ça commence par ressembler à un jeu de type Command and Conquer – Alerte Rouge, mâtiné d'un Paul Verhoeven (Starship Troopers). Mais, mis à part quelques chansons qui m'ont plu, ça ne se hisse pas au niveau d'un Verhoeven, même sur la pointe des pieds.
On dirait que ça hésite entre le film fauché (la décoration est parfois dans le plus pur style mur mal tagué) et le jeu vidéo branché, avec des interfaces hommes machine (IHM) comme en rêvent certains informaticiens. Hélas, jamais, jamais cela ne frise le style provocateur et maîtrisé de Verhoeven.
Revoir : euh, non merci !

lundi 20 juin 2011

Embrasse-la pour moi (Carry Grant, Suzy Parker, de Stanley Donen, 1957)




Est-ce une comédie sur fond de guerre, ou un film dépeignant la guerre sous un jour nouveau ? Les quatre garçons principaux sont très différents, très complémentaires, et très francs dans leurs approches. Les deux actrices principales incarnent deux facettes de la femme, toutes deux tellement exagérées que cela en est plaisant. Quant aux dialogues, issus d'une vérité désabusée et d'un réalisme cynique, ils brillent par leur décalage et percutent au-delà des mots. Un exemple ? La réplique sur la malaria, quand Cary Grant tremble comme un damné. L'intellectuelle demande quelque chose comme « est-ce que cela empêche les pilotes de voler, la malaria ? ». Grant répond que cela n'empêche pas les moustiques de voler.
Très bien filmé, très bien joué, très grinçant et finalement très plaisant, c'est un film à voir ou à découvrir.
Revoir : oui.

samedi 18 juin 2011

L'homme de mes rêves (Ginger Rogers, Cornel Wilde, de Don Hartman et Rudolph Maté, 1947)




Comédie portée à bout de bras par Ginger Rogers et ses expressions faciales si caractéristiques. L'ambiance se rapproche d'un excellent Tex Avery : rien n'est prévisible initialement, mais tout est plus ou moins logique. Et le loufoque l'emporte sur tout le reste. Je mentionnerai aussi une très belle photographie en noir et blanc, plus douce que celle des films noirs, mais totalement adaptée au monde dépeint.
À voir si vous êtes d'humeur à accepter l'onirique en version ironique et comique (l'onirique de certains Jerry Lewis s'en rapprocherait).
Revoir : oui.

vendredi 17 juin 2011

L'homme de Rio (Jean-Paul Belmondo, Françoise d'Orléac, de Philippe de Broca, 1964)



Excellent film d'aventure ! Cela commence par trois intrigues qui convergent, via un montage léché et efficace, vers la seconde partie : l'envol pour Rio. Cette seconde partie du film tourne autour d'un exotisme rarement vu et contrastant furieusement avec la toile de fond parisienne du début. L'aventure exploite à merveille les décors, depuis le Pain de Sucre jusqu'à la toute nouvelle Brasilia à l'architecture blanche et futuriste. La fin a peut-être inspiré Indiana Jones, elle dépayse (elle aussi) tant par la végétation luxuriante que par le classicisme du traitement. Et les deux pirouettes finales restent d'une efficacité et d'une bonne humeur réjouissante.
Je pourrai aussi parler des épisodes comiques comme « pendu par les dents à trois mille mètres d'altitude, j'avais envie de rigoler », des clins d'œil à l’aventure de bande dessinée (le parachute dans les branches et le crocodile à l’œil intéressé), mais cela durerait des heures !
Revoir : oui.

jeudi 16 juin 2011

Le coup du parapluie (Pierre Richard, Valérie Mairesse, de Gérard Oury, 1980)



Comédie française (voire franchouillarde) sympathique. Les gags vont du mignon au réellement rigolo. Lobster Sharif est une trouvaille.
Au fait, avez-vous vu le panneau sur lequel est écrit « Gérard Oury, le coup du parapluie » ? Indice : c'est dans le sud de la France, lorsque Pierre Richard est en voiture avec son impresario et sa famille.
Revoir : pourquoi pas, dans longtemps ?

mercredi 15 juin 2011

The big combo – Association criminelle (Cornel Wilde, Jean Wallace, de Joseph H. Lewis, 1955)



Petit film noir. Une fois passée la scène d'ouverture – la fille qui court sur des fonds en noir et blanc intenses – le film se divise en trois types de scènes. Il y a les scènes d’intérieur, classiques, depuis le commissariat jusqu'à l'hôpital. Il y a les scènes avec les gangsters, peuplées de deux ou trois acteurs. Le fossé entre l'ampleur présumée du gang et la pauvreté numérique de ses membres me gêne. Il y a enfin les scènes de brouillard. Oui, le réalisateur sait photographier le brouillard. Il profite même vachement bien de la profondeur pour faire émerger ou disparaître ses personnages. Mais après deux plans de ce style, la nouveauté s'efface et la répétition pointe son museau.
Le pire, c'est qu'aucun personnage principal n'est réellement sympathique. Le policier pourrait prendre une balle et cela n'attristerait personne. La blonde pourrait se faire descendre lorsqu'elle joue avec le projecteur, et cela serait tellement crédible, tellement normal, que nul ne songerait à renifler.
Bref ! La technique seule et une photographie dure en noir et blanc ne suffisent pas à sortir ce film du lot des oubliés.
Revoir : non.

lundi 6 juin 2011

L'oeil du mal (Shia LaBeouf, Michelle Monaghan, de D. J. Caruso, 2008)



Production survitaminée. Les cascades en voiture nécessitent l'absorption de café très fort pour suivre l'action. En revanche, l'histoire est, pour moi, déjà connue : 2001 s'aventurait sur ce thème, une aventure en bande dessinée de Mandrake le Magicien avait ouvert une voie presque identique, et Wargames avait illustré le sujet au cinéma. Bref : déjà vu all over again. Mais Billy Bob Thorton est très crédible. Et c'est bien fichu.
Revoir : bof !

dimanche 5 juin 2011

Rubber (Stephen Spinella, Roxane Mesquida, de Quentin Dupieux, 2010)




Le motif du film est tellement apparent et tellement répétitif que cela m'a ennuyé. Une fois que vous avez compris que le pneu, en se trémoussant comme un félidé prêt à bondir, arrive à exploser la cervelle de n'importe quel animal, les surprises sont réduites. J'attendais beaucoup des paysages désertiques et des routes qui les traversent. J'attendais quelque chose comme des vues à la Duel. J'attendais trop, visiblement.
Et comme je n'ai pas repéré un seul personnage attachant, je me suis détaché de ce film après quarante minutes.
Revoir : non.

vendredi 3 juin 2011

Les moissons du ciel (Richard Gere, Brooke Adams, de Terrence Malick, 1979)




Malick filme ce que d'autre auraient photographié : des étendues de champs cultivés, la surface de l'eau, des maisons en bord de rue. Chez Malick, malgré des cadrages statiques, les images bougent. Les cultures se tordent sous le vent, l'onde frémit à vous flanquer le frisson, et des personnages s'animent entre la caméra et le décor. C'est inhabituel, c'est original, et c'est plaisant. Les couleurs sont chatoyantes, avec certains plans illuminés comme après une averse. Et la fin, qui n'en est pas réellement une, est juste un prétexte pour s'arrêter de raconter un drame.
Revoir : non.

jeudi 2 juin 2011

Starman (Jeff Bridges, Karen Allen, de John Carpenter, 1974)




À voir pour les grands yeux de Marion, pardon, de Karen Allen. À voir pour l'aspect sympathique des films de séries B américains qui se passent dans l'Amérique profonde. Le scénario est simple : des extra-terrestres ont bien reçu le message de la sonde Voyager II. Comme ils sont intelligents, ils ont réussi à le décoder (je mets au défi un Terrien de l'ère numérique de piger le concept de la vidéo encodée sur ce disque, à moins qu'il n'ait démodulé des facsimilés analogiques dans sa vie). Le problème, c'est qu'ils ne sont pas supérieurement intelligents, et ils ont bêtement cru à la sincérité du message de bienvenue gravé sur le disque. Les Terriens les accueillent comme toutes les civilisations ont toujours accueilli les étrangers. Dans un western civilisé, ça donne une remarque style « la diligence part dans une heure, l'étranger : vaut mieux que tu sois à bord vivant, plutôt que mort ici ».
Revoir : non.

mercredi 1 juin 2011

Relic (Penelope Ann Miller, Tom Sizemore, de Peter Hyams, 1997)




Sympathique et amusant. Un série B classique avec une héroïne scientifique marrante, un policier désabusé et de pittoresques seconds couteaux. Un bon moment à passer même si le film souffre du syndrome « tout se passe la nuit : vous ne verrez absolument aucun défaut » !
Revoir : oui.
 
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